Introduction
La mode n’est pas une chose légère. On ne l’accuse d’être futile, stupide et folle que parce qu’on ne la comprend pas. On la considère comme imprévisible, arbitraire et incohérente car elle change souvent et n’a pas la continuité des écoles d’architecture et d’art. On ne voit que ses caprices lorsqu’on reste enfermé dans son époque et ne prend pas de la distance et de la hauteur, pour l’étudier comme un phénomène social général.
Le sens de la mode est révélé par la psychologie sociale. Elle est une expression sociale.
La mode est l’expression vestimentaire d’une société, dont elle représente les idées et les valeurs, la différenciation sociale, les courants et les contradictions. Le costume est un langage muet par lequel chacun indique aux autres son sexe, son âge, sa nationalité, sa profession, sa classe sociale, ses positions politiques, religieuses, sportives et artistiques. Le problème vient de ce que cela n’est pas fixé de manière logique et rationnelle, comme par un système d’uniformes. Sa part de liberté et de gratuité s’origine dans ce que la mode est une formation névrotique comme le rêve et l’art. Elle est l’expression du refoulé (sexualité, irrationnel, fantasmes et grandes images collectives...) et par là traduit l’inconscient culturel collectif.
Qu’est-ce que la mode? Il sera question ici du mécanisme de la mode et non de la description des objets à la mode, comme dans beaucoup de revues et magazines.
La MODE est un phénomène social surdéterminé qui s’est lentement compliqué au fil des siècles (comme l’argent). On ne peut le comprendre qu’en analysant tous les recouvrements dont il a été l’objet: partant de besoins psychologiques, puis sociaux, on aboutit à des exigences industrielles et finalement économiques.